janvier 1999…Je sais trop aujourd’hui quelle fierté peut avoir un grand père à tenir sa petite fille dans les bras… celui-ci était à Melamchi gaon, au bas de l’Hemambu, Sindupalchok.janvier 1999, Helambu. Les trois gamins ramenaient leur collecte de bois au village. C’est le genre d’image qui résume l’intérêt féroce qu’éprouvent les petits écoliers népalais pour l’enseignement scolaire… C’est difficile à expliquer à nos gamins européens qui naviguent entre jeux vidéos et rêves d’argent facile…Helambu, janvier 1999. Cette toute jeune gamine s’occupait de son petit frère dans le village de Gangyul. Déjà tant de responsabilités à ce si jeune age qui chargeaient son regard trop mature… L’enfance était courte en montagne.Décembre 2001, Kathmandu… à Pashupatinath, le sanctuaire hindouiste de la capitale, les saddhus se chauffent au soleil. Ils viennent souvent d’Inde, lors des fêtes de Shivaratri, et restent quelques temps.Septembre 2007, sur un sentier dans le district de Gorkha. En chemin je croisais ce vieil homme amputé d’un pied. Il marchait pourtant vaillamment. C’était un ancien soldat gurkha de l’armée britannique qui avait perdu ce pied en opération. Il touchait une pension de la couronne. Pour se garantir que le bénéficiaire de ses allocations était bien vivant, ce dernier devait se présenter tous les trois mois au consulat britannique de Kathmandu. Mais cela nécessitait trois jours de marche aller, plus trois jours retour pour le vieil homme. La France n’exige pas cela de ses pensionnés des anciennes colonies. Récemment une commission d’enquête parlementaire avait été surprise du nombre de pensionnés centenaires et plus…Octobre 2003, la famille Bhattarai au grand complet…. enfin, sans la grand mère dont on fêtait ce jour là la levée de deuil. Elle était morte a plus de 100 ans. Cette famille représente parfaitement le modèle de société d’ hindouistes très pratiquants, avec un système de caste très rigoureux. Nous nous sommes fréquenté de façon assidue pendant 13 années. J’étais monté sur le toit de la maison pour pouvoir faire figurer toute la famille sur la photo.Octobre 2003, Baguwa. Prem, sa mère, et ses 2 sœurs. Il y avait déjà bien longtemps que le père les avez abandonnés, seuls dans le village de Baguwa. Prem rêvait de devenir footballeur. Quant à la grande soeur, son regard empreint d’un mélange de tristesse, de révolte, (d’humiliations subies?) me secouait le coeur quand je la regardais. Qu’avait donc pu subir cette gamine pour exprimer tant de douleur? Prem était devenu l’ami de mon fils Olivier. Il n’est pas devenu footballeur.Octobre 2003, Kathmandu. Elle était Tibétaine bouddhiste. Il était népalais hindouiste. Cela rendait leur amour impossible pour leurs familles qui habitaient dans la montagne, dans le Nord. Ils avaient décidé de s’enfuir pour vivre leur amour coute que coute. Sans un sou en poche, à l’arrache. Un de mes amis les avait recueilli pour la nuit. Je leur avait demandé si je pouvais les prendre en photo. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus…26 décembre 2001, à Baguwa. Cette grand mère pose avec sa petite fille, qu’elle garde pendant que les parents travaillent aux champs.2003, dans le village de Baguwa… Amrit avait reçu toute la famille pour la levée de deuil de sa grand mère, morte un an plus tôt à plus de 100 ans…. (et oui, même au Népal…) son oncle et sa tante était donc revenus pour cette cérémonie après 30 ans de brouille avec son père. Les gurkhalis sont des gens austères, religieux, éprouvés par les travaux des champs.5 mars 2008 Nepal. Tékitoi? Dans le petit village de Gatlang, au Langtang, une petite fille Tamang me dévisage. Ils sont au bout du monde, près de la frontière tibétaine, et leur premier rêve sera de « descendre » à Kathmandu, la capitale, avant de rêver à prtir plus loin…5 mars 2008 Népal. Les dents s’en sont allées, mais le sourire est resté… Vieille dame Tamang dans le village de Gatlang, Langtang. La frontière tibétaine est à peine à 10km9 octobre 2005… Gens de Baguwa… Lorsque je suis parti pour le Népal, j’espérais rencontrer et si possible partager avec des Tibétains bouddhistes. Pour les atteindre, j’avais pris comme guide Amrit, qui, au retour d’un tour des Annapurnas, m’avait fait découvrir son village, Baguwa… Mais l’ensemble de ce bourg, comme Amrit lui-même, pratiquait un hindouisme assez rigoureux. À cette époque, la guerre civile faisait rage au Népal et particulièrement dans le district de Gorkha dans lequel se situait Baguwa. Ainsi, durant 13 ans, j’ai partagé une partie du quotidien de Baguwa et pris des images étalées sur toute cette période, des quelques habitants qui le peuplaient. Treize ans d’amour, de rencontres, de joies, mais aussi parfois de peur, et de haine… Au Népal, on peut rester interloqué par des images hallucinantes. Sur cette devanture de café un occidental reconnaîtra une croix gammée à côté de l’étoile de David, ce qui serait pour le moins incongru et de très mauvais goût. En fait il s’agit de swastika hindouiste, qui n’a rien à voir sur le plan symbolique avec celle des nazis, et qui tourne d’ailleurs à l’envers. De même pour l’étoile à six branches qui n’est pas celle de David, mais qui symbolise soit Brahma, le dieu créateur, soit la trinité hindoue, la trimurti, ou encore est un symbole shivaïte… 18 mars 2015 à Katmandou. Jour de fête religieuse. Cette photo démontre bien le sentiment d’amour national qu’éprouve chaque népalais. Elle est aussi assez poignante car cela se déroule sur l’une des tours du Durbar Square qui va s’écrouler exactement un mois et sept jours plus tard, lors d’un séisme dévastateur. Mais le Népal se relève toujours…6 novembre 1995. Avec Ghislaine, nous marchions dans le Langtang. Il faisait chaud, la montée avait été très raide. Nous nous sommes arrêtés dans une petite maison de thé, et nous avons posé nos sacs à dos. En buvant le thé face à la vallée, nous assistions à la pénible montée des porteurs de tous âges qui transportaient des marchandises très lourdes. Pour pouvoir satisfaire mon avidité photographique, j’avais eu l’idée d’offrir le thé à tous les porteurs qui venaient et qui ne pouvaient s’offrir qu’un verre d’eau. Ainsi, pendant qu’ils buvaient, je pouvais parler un peu avec eux et entrer en confiance. Après quelques minutes, je demandais simplement si je pouvais les prendre en photo. Celui-ci était un tout jeune porteur qui devait totaliser une quinzaine d’années tout au plus. Nous n’avions pas échangé un mot, juste un sourire de remerciement.11 novembre 1995, au Népal, dans le Langtang… Afin de pouvoir partager nos cultures différentes, j’avais pris pour habitude d’emmener avec moi des produits alimentaires typiquement français pour les partager. Le plus pratique, pour sa légèreté et sa conservation, c’était le saucisson sec. Me voici donc à Rimche en train d’éplucher une tranche de saucisson pour la faire goûter à mes hôtes. Peut-être par politesse, par non compréhension de la langue, ils semblaient trouver ça bon, en apparence. Je me suis aperçu beaucoup plus tard je leur faisais manger du porc, alors qu’ils étaient soit hindouistes, soit bouddhistes. Mais le temps a passé et il y a prescription… On remarquera au passage la jeune maman qui allaite son bébé fume en même temps une cigarette…Novembre 1993, au Népal: J’ai pris cette photographie sur le bord du sentier en novembre 1993 alors que je redescendais le col du Thorung La, après 13 jours de marche d’altitude. (5645m) Cette très jeune petite fille au centre portait déjà sur ses épaules une énorme responsabilité. Les parents étant partis travailler dans les champs, elle devait s’occuper de ses 6 frères et sœurs. Elle n’avait peut-être pas 10 ans. Mais déjà elle représentait pour les autres plus qu’une grande sœur, presque une maman.6 octobre 1995 Népal King, le roi. Il est peut-être le roi des rickshaws mais il est épuisé, et il s’accorde une petite sieste en attendant le client. La condition des rickshaws est très difficile car ils doivent louer à prix fixe leur engin pour la journée, et s’ils n’ont pas assez de clients, ils en sont de leur poche. Par tous les temps, les averses de la mousson, le froid du mois de janvier, ils arpentent les rues de Katmandou en espérant un client commerçant qui fera transporter des paquets, ou mieux encore, un touriste qui les rétribuera un petit peu mieux…Janvier 1999… Sur la place du petit village de Bungamati, au sud-ouest de Katmandou, les mamans réchauffent leurs bébés en les massant avec de l’huile sur le parvis du temple situé au centre du village. Quel moment de bonheur! Les gamins se laissent dorloter en profitant avec jouissance de ces caresses onctueuses les réchauffent et les comblent de bonheur. Hélas, le temple de Bungamati s’écroulera comme le restant des bâtisses du village médiéval lors du tremblement de terre de 2015. Tout est impermanence, et les népalais sont bien placés pour le savoir.Octobre 1993, à Pashupatinath au Népal. Je venais juste d’arriver dans le petit royaume et c’était mon tout premier voyage hors d’Europe. Alors que je découvrais Pashupatinath ainsi que les crémations, ce jeune garçon s’était approché de moi, sans me parler, et m’accompagnait à chaque déplacement, toujours sans rien demander. Lorsque je veux installer pour nous pour nous, il me scrutait longuement au fond des yeux sans sourire ni émotion…C’est un phénomène qui est courant en Inde, comme ici au Népal. J’essayais de lui poser quelques questions mais il ne répondait pas. Il m’observait avec toujours ce même regard que l’on voit sur la photo. Il m’a quitté au terme d’une demi-journée, je n’ai toujours pas compris à ce jour ce qu’il désirait.22 septembre 2004 : dans le royaume du Mustang, la petite école monastique de Lo Manthang permet à quelques enfants de la région d’obtenir une éducation. Les conditions climatiques sont rudes. On vit ici à près de 4000 mètres d’altitude. Il faut dix jours de marche pour retrouver une route qui permette de rejoindre Pokhara, première « ville civilisée… »