Images Népal

6 novembre 1995.
Avec Ghislaine, nous marchions dans le Langtang. Il faisait chaud, la montée avait été très raide. Nous nous sommes arrêtés dans une petite maison de thé, et nous avons posé nos sacs à dos. En buvant le thé face à la vallée, nous assistions à la pénible montée des porteurs de tous âges qui transportaient des marchandises très lourdes. Pour pouvoir satisfaire mon avidité photographique, j’avais eu l’idée d’offrir le thé à tous les porteurs qui venaient et qui ne pouvaient s’offrir qu’un verre d’eau. Ainsi, pendant qu’ils buvaient, je pouvais parler un peu avec eux et entrer en confiance. Après quelques minutes, je demandais simplement si je pouvais les prendre en photo. Celui-ci était un tout jeune porteur qui devait totaliser une quinzaine d’années tout au plus. Nous n’avions pas échangé un mot, juste un sourire de remerciement.
11 novembre 1995, au Népal, dans le Langtang… Afin de pouvoir partager nos cultures différentes, j’avais pris pour habitude d’emmener avec moi des produits alimentaires typiquement français pour les partager. Le plus pratique, pour sa légèreté et sa conservation, c’était le saucisson sec. Me voici donc à Rimche en train d’éplucher une tranche de saucisson pour la faire goûter à mes hôtes. Peut-être par politesse, par non compréhension de la langue, ils semblaient trouver ça bon, en apparence. Je me suis aperçu beaucoup plus tard je leur faisais manger du porc, alors qu’ils étaient soit hindouistes, soit bouddhistes.
Mais le temps a passé et il y a prescription… On remarquera au passage la jeune maman qui allaite son bébé fume en même temps une cigarette…
Novembre 1993, au Népal:
J’ai pris cette photographie sur le bord du sentier en novembre 1993 alors que je redescendais le col du Thorung La, après 13 jours de marche d’altitude. (5645m) Cette très jeune petite fille au centre portait déjà sur ses épaules une énorme responsabilité. Les parents étant partis travailler dans les champs, elle devait s’occuper de ses 6 frères et sœurs. Elle n’avait peut-être pas 10 ans. Mais déjà elle représentait pour les autres plus qu’une grande sœur, presque une maman.
6 octobre 1995 Népal
King, le roi. Il est peut-être le roi des rickshaws mais il est épuisé, et il s’accorde une petite sieste en attendant le client. La condition des rickshaws est très difficile car ils doivent louer à prix fixe leur engin pour la journée, et s’ils n’ont pas assez de clients, ils en sont de leur poche. Par tous les temps, les averses de la mousson, le froid du mois de janvier, ils arpentent les rues de Katmandou en espérant un client commerçant qui fera transporter des paquets, ou mieux encore, un touriste qui les rétribuera un petit peu mieux…
Janvier 1999… Sur la place du petit village de Bungamati, au sud-ouest de Katmandou, les mamans réchauffent leurs bébés en les massant avec de l’huile sur le parvis du temple situé au centre du village. Quel moment de bonheur!
Les gamins se laissent dorloter en profitant avec jouissance de ces caresses onctueuses les réchauffent et les comblent de bonheur. Hélas, le temple de Bungamati s’écroulera comme le restant des bâtisses du village médiéval lors du tremblement de terre de 2015. Tout est impermanence, et les népalais sont bien placés pour le savoir.
Octobre 1993, à Pashupatinath au Népal. Je venais juste d’arriver dans le petit royaume et c’était mon tout premier voyage hors d’Europe. Alors que je découvrais Pashupatinath ainsi que les crémations, ce jeune garçon s’était approché de moi, sans me parler, et m’accompagnait à chaque déplacement, toujours sans rien demander. Lorsque je veux installer pour nous pour nous, il me scrutait longuement au fond des yeux sans sourire ni émotion…C’est un phénomène qui est courant en Inde, comme ici au Népal. J’essayais de lui poser quelques questions mais il ne répondait pas. Il m’observait avec toujours ce même regard que l’on voit sur la photo. Il m’a quitté au terme d’une demi-journée, je n’ai toujours pas compris à ce jour ce qu’il désirait.
22 septembre 2004 :
dans le royaume du Mustang, la petite école monastique de Lo Manthang permet à quelques enfants de la région d’obtenir une éducation. Les conditions climatiques sont rudes. On vit ici à près de 4000 mètres d’altitude. Il faut dix jours de marche pour retrouver une route qui permette de rejoindre Pokhara, première « ville civilisée… »