Septembre 1996, à Bénarès. On pourrait croire que les deux fidèles en méditation étaient en pleine lévitation au-dessus de l’eau. En tout cas, dans leur tête, ils étaient déjà très loin….
Septembre 1996, à Bénarès. Si je ne devais garder qu’une seule photo de cette ville, ce serait celle-ci. Elle résume à elle seule cet endroit qu’on pourrait considérer comme le nombril du monde, en tout cas, le plus spirituel… Un homme qui fait sa toilette en se lavant les dents côtoie un fidèle en pleine méditation, un gamin qui s’ébroue dans l’eau, une vache, et d’autres qui font salon en devisant gaiement…
Septembre 1996, à Bénarès. Juste en face de mon hôtel, sur les bords du Gange, cet homme avait élu domicile sur une banquette en bois qu’il partageait toutes les nuits avec deux chiens du quartier.
Septembre 1996, la gare de Varanasi, que l’on appelle plus communément Benares. La chaleur était intense, les gens qui attendaient leur train s’allongaient souvent par terre pour économiser leurs forces.
A 4500 mètres d’altitude, l’Enfer… Axe Shrinagar-Leh: les forçats de la route qui coulent le goudron brûlant à plus de 4500m n’ont pas quinze ans. Leur vie sera courte, au bout de trois ou quatre ans , le cancer de la peau ou de la plèvre aura raison de leurs pauvres sourires fatigués. Il y a des regards que je ne pourrai jamais oublier. Les chauffeurs des camions « TATA 1512 » ne freinent jamais quand ils arrivent sur leur chantier et souvent les gamins finissent sous les roues du camion quand ils n’ont pas sauté à temps sur le bas-côté. Leur famille recevra alors comme dédommagement l’équivalent de 50 dollars, le prix de leur vie.
Septembre 1996, Varanasi (Bénares) : pour l’occidental que j’étais, il fallait garder pied pour entrer en Inde profonde. Le socle vacillait sous mes pieds. Je n’étais plus sur la planète Terre mais dans un univers dans les paramètres étaient radicalement différents. Ils le sont depuis des siècles, ils le seront encore pour des millénaires.
16 septembre 1996, Inde. Comme partout dans le pays, ici à Delhi, les Indiens occupent la rue pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. On se fait raser à tout à l’heure et n’importe où. Quand on se fait raser…
Jaïpur, 17 novembre 2009. Un jeune gamin qui travaillait sur un chantier du bâtiment à Jaïpur. Malgré des conditions de vie extrêmement difficiles, le gamin affichait un large: sourire au photographe de passage que j’étais. Il en est ainsi en Inde, comme dans beaucoup d’autres contrées où l’on met tout en œuvre pour simplement survivre…
Inde, novembre 2009. Une arcade de Bombay: à l’heure chaude, les hommes travaillent durement. Et quand une femme passe…Janvier 1993, Inde, à Varanasi. (Bénares) Il faisait froid ce jour-là, il y avait peu de monde sur les ghâts. Cette gamine arpentait les marches pour vendre quelques souvenirs aux touristes très rares en ce moment là. Dans une atmosphere de smog matinal, croassements lugubres des corbeaux, elle assurait sa survie avec ce petit Job peu lucratif. Qu’est-elle devenue aujourd’hui?